samedi 17 juillet 2010

Interview de Klash 16 au magazine Entracte


Interview accordée au magazine Entracte dans un dossier consacré à la culture Hip Hop en Algérie (octobre 2009).

Bonne lecture ! ;)

Le graffiti est un art particulier peu connu du grand public Algérien, et pour cause ; rares sont les artistes graffeurs qui « posent » leur style sur les murs de la ville. Les artistes old school qui travaillent à la bombe de peinture se font rares et se rabattent souvent sur la création infographiste qui s’effectue sur P.C. Il existe cependant quelques artistes attachés et rattachés au graffiti et à la liberté expressive qu’il offre ; chaque centimètre carré des murs qui nous entourent peut être une toile qui n’attend qu’une main créative.

Un jeune graffeur a bien voulu répondre à nos questions ; Idir, qui active sous le nom de Klash seize, se livre et livre l’ivresse de son art. Confessions d’un artiste pas comme les autres et bien de chez nous…

Comment as-tu commencé à « graffer »? Qu’est-ce qui t’attires dans ce mode d’expression ?

J’ai débuté d’abord avec le dessin dès mon jeune âge, ensuite et comme j’avais une certaine aisance avec le lettrage, j’ai commencé à m’initier au graffiti. J’étais fasciné par les fresques que je voyais à la télé et dans les magazines spécialisés, et je voulais faire pareil. J’ai commencé alors par les sketches (sur papier) puis je me suis procuré quelques bombes de peinture pour tester sur les murs. Le graffiti me permet non seulement d’exprimer ma vision du monde mais aussi de partager mes œuvres tout en essayant de faire passer un message.

Mon activité artistique a malheureusement été interrompue pendant plus de cinq ans mais je compte bientôt revenir sur la scène du graffiti. Ce n’est qu’une question de temps…

Bombe de peinture or die ? Ou utilises-tu des logiciels ?

Les bombes de qualité sont presque introuvables en Algérie. Même si on les trouve, leur prix reste inaccessible pour la plupart. Pour l’instant, je me contente des marqueurs et des logiciels informatiques pour exercer cet art.

Est-ce que tu rencontres des difficultés en Algérie pour exprimer ton art?

J’ai commencé à taguer à l’âge de 16 ans en utilisant des marqueurs car je ne pouvais pas me permettre d’acheter des bombes de peinture. Il faut dire aussi que même s’il y a des gens qui font du graffiti en Algérie comme le témoigne les murs de certaines villes, le mouvement du graffiti ou du street art en général reste ignoré et peu développé. Je suis incapables de vous dire pourquoi, peut être qu’il n y a pas assez d’endroits pour s’exprimer vu que chez nous les murs sont souvent occupés (rires)

Pourrais-tu nous parler de tes projets, de tes rêves ?

Je compte renouer avec le street art car j’estime qu’il est temps de participer à ce mouvement qui peine à s’imposer en Algérie. Je réfléchie à une initiative qui réunira quelques compères du métier autour d’un projet commun. J’active également en tant que designer au sein de Gosto Wear, un label indépendant de street wear.

Si tu devais te définir en quelques mots.....

Bah moi c’est Klash seize, je suis graffeur algérien. Je suis également caricaturiste, illustrateur et graphiste.

Ton model, ton exemple dans la vie?

Je suis très influencé par le travail de Banksy, un artiste que je respecte beaucoup.

Ta citation préférée?

« Celui qui se perd dans sa passion perd moins que celui qui perd sa passion »

Et enfin le message que tu voudrais faire passer aux jeunes algériens qui s’intéressent à la culture Hip Hop et qui voudraient apprendre ? Et à la jeunesse algérienne en générale...

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Propos recueillis par MOULAY Meriem


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